Exceptés les vrais jumeaux, tous les êtres humains sont uniques et différents les uns des autres car chaque individu est doté d'un capital génétique qui lui est propre. Nous nous proposons d'évoquer les différences évidentes ou non entre les êtres. Ce thème attractif a souvent séduit les artistes et notamment les photographes.
Dès les débuts de la photographie, les voyageurs et les explorateurs qui parcourent le monde fixent les images des pays lointains et de leurs populations. Goût de l'exotisme et intention pédagogiques s'entremêlent. On découvre des paysages, des civilisations et des expressions artistiques étonnantes inconnues des européens.
Le premier caractère mis en évidence est la couleur de la peau. Schématiquement, on retient basique ment que les asiatiques sont jaunes, les amérindiens rouges, les africains noirs, les arabes basanés...
Lorsque L.Sedar Senior est élu à l'Académie française en 1984, la presse de gauche le nomme "le premier Noir en habit vert". Sangor est surtout un grand poète africain agrégé de grammaire, premier président du Sénégal en 1960.
La formulation qui fait référence à la couleur de la peau se répètera avec "B.Obama, premier président noir des USA". D'autres particularités corporelles aisément visibles ont été exploitées pour faire des "indigènes" des sujets d'étude, de curiosité, de divertissement, voire de moqueries et de voyeurisme. Citons les négresses à plateau, les femmes girafes, la Vénus Hottentote. Ces différences frappent l'oeil et séduisent le photographe.
Mais à l'évidence, c'est la couleur de la peau qui reste encore au 21ème siècle le facteur déterminant pour différencier immédiatement les hommes entre eux, et induire la discrimination raciale telle qu'elle a été pratiquée aux USA et en Afrique du Sud.
Dans les années 1950, le photoreporter Gordon Parks a effectué pour Life un travail à haut risque à Alabama : il a illustré la ségrégation imposée aux "colored people" dans les transports, les restaurants, les terrains de sport, les écoles... Alabama, "cette patrie du racisme", était encore dominée par le Ku Klux Klan et le White Citizens Council. Les assassinats, les lynchages, les pendaisons se succédaient. La pauvreté de la communauté noire, la faim et la peur se lisent sur les visages captés par G. Parks. C'est bien la peau "ébène" qui est à l'origine du racisme.
A l'inverse de ces hommes et femmes de couleur traqués et persécutés, certains individus sont longtemps restés dans l'ombre car ils sont porteurs d'une différence qu'on ne voulait ni voir ni montrer. Nous exposerons ce problème dans une seconde partie.
Marie vous parle photos
Photos de Jean-André Halin
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