Nous envisageons la représentation des éléments naturels : en premier lieu la pierre qui est la matière solide et qui constitue les rochers, les cailloux, le sable, les montagnes... et en deuxième lieu la matière liquide représentée par la mer, les fleuves, les lacs, les cascades et l'écume...
La pierre, âgée de plusieurs millénaires, nous fascine car elle est l'écho de l'origine du monde. Les marbres et les agates qui présentent souvent en surface des dessins naturels sont d'une beauté saisissante. Erodée et polie par l'eau, la pierre témoigne du travail de la nature et de l'énergie d'un monde mouvant encore mystérieux et responsable de terribles tremblements de terre.
La mer évoque les sensations voluptueuses de l'eau coulant sur la peau, l'odeur des bouffées d'air salin, la marche crissante sur le sable et les jeux de plage. Elle signifie aussi l'appel du large, l'attraction des profondeurs et l'ivresse de la liberté lorsque le corps s'allège et flotte.
La mer est en perpétuel mouvement même lorsqu'elle n'est pas mue par la marée. Comme les cailloux, les coquillages sont usés par l'eau, les racines des végétaux en bord de mer et les bois flottés sont déformés, sculptés et tordus. Les tempêtes, les raz de marée, les tsunami et les inondations expriment là encore une nature menaçante capable de déchainer des forces souterraines, primitives, très violents.
La nature ne cesse d'évoluer.
Le sable disparaît quasiment à vue d'oeil. Les plages de tous nos rivages fondent comme du sucre. Le sable, utilisé dans les industries du verre, du béton, des cosmétiques.... est la ressource naturelle la plus consommée après l'eau. Il illustre bien les excès de notre société de consommation. De l'Espagne à Dubaï, de la Floride à l'Indonésie, notre monde est construit sur du sable!
Ailleurs, c'est le désert qui gagne du terrain : la mer d'aval a disparu, asséchée par le détournement des deux grands fleuves qui l'alimentaient : il fallait irriguer les plaines de l'Ouzbékistan pour intensifier la production du coton. Les grands bateaux échoués rouillent maintenant sur le sable. En 2011, le street-artiste parisien Bilal Berreni a décoré la carcasse d'un de ces navires avant de mourir en 2013 à 23 ans assassiné à Détroit, ville des USA ruinée, sinistrée, brûlée, squattée...
Le bateau est maintenant conservé et protégé en Ouzbékistan.
Nous évoquerons la fois prochaine les interprétations artistiques et philosophico-religieuses des éléments naturels.
Marie vous parle photos
Photos de Jean - André Halin
Commentaires
Enregistrer un commentaire