Courbet est souvent considéré comme le père de l'art moderne, concepteur d'une peinture "pure" exempte de récit, d'anecdote, d'idéalisme. Il fut qualifié de génie par P.Cézanne qui admirait la force de ses compositions minérales et architecturées. Miro s'avouera fasciné devant la vigueur de ses vagues. Mais le réalisme de Courbet apparait vite complexe voire paradoxal. En effet, son univers intérieur, sa sensibilité et donc sa subjectivité participent à sa création : l'émotion est perceptible et la nostalgie n'est jamais loin.
En outre, dans les années 1870, il est en captivité après son rôle dans la Commune, et il doit travailler de mémoire : d'où la tentation de reconstruire les paysages observés initialement et de livrer une image "recréée de l'intérieur" : "l'art est un mensonge qui dit la vérité". Ses tableaux sont souvent porteurs de sens et de symboles.
Lorsqu'en 1864 il peint " le chêne de Flagey" ( ou "de Vercingetorix", allusion à l'histoire controversée d'Alésia), il se souvient du quasi portrait végétal que T.Rousseau faisait des grands arbres de la forêt de Fontainebleau, affirmant ainsi l'importance de la peinture de paysage. Le Chêne de Flagey, monumental, majestueux, symbole de justice et de paix et aussi de l'attachement viscéral et immuable de l'artiste à sa terre natale avec son tronc puissant et ses racines solides.
A Palavas, devant la côte méditerranéenne, Courbet place un petit personnage émerveillé et joyeux qui salue, chapeau levé, le spectacle grandiose qui l'environne : l'immensité de la mer, l'ampleur du ciel et le mouvement perpétuel des flots et des nuages, fruits de la création divine. Nait alors un sentiment d'ivresse, de liberté, de communion panthéiste avec la nature dans la solitude et le silence. Sentiment très comparable à ce que nous suggérait Friedrich. Courbet illustre ici le lyrisme de Baudelaire "Homme libre, toujours tu chériras la mer".
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Photos de Jean-André Halin
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