Pour améliorer et sublimer ses tirages, Le Gray travaille sur les négatifs. En 1850, il invente le négatif verre au collodion plus rapide et plus sensible qui lui permet d'augmenter la précision de l'image, la finesse du dessin et de traduire le rayonnement de la lumière et le mouvement des fluides.
En 1851, il met au point le négatif papier ciré sec qui produit une atmosphère vaporeuse et abandonne certains détails jugés secondaires au profit d'une impression d'ensemble : c'est "la théorie des sacrifices" qu'applique l'artiste lorsqu'il recherche une simplicité harmonieuse, source d'émotion esthétique.
Quant au papier salé et ciré, il fournira des tons brun-orangés.
Les marines de Le Gray bénéficient pleinement de ces avancées techniques. Grâce au collodion humide, le photographe obtient à partir d'un négatif unique, une image satisfaisante, simultanée des ciels, des nuages et de la mer, des mouvements des flots...
A côté de superbes mers calmes et scintillantes, Le Gray fixe des vues de tempêtes avec des vents violents, des eaux sombres d'un noir profond, des vagues écumeuses sculptées par la lumière, des ciels tourmentés charriant des nuages aux formes changeantes.
Le Gray surmonte la contrainte des temps de pose grâce à une astuce technique dite "des ciels rapportés" : il utilise deux négatifs complémentaires, l'un pour la mer et le rivage, l'autre pour le ciel. Il les tire sur une même épreuve en les raccordant sur la ligne d'horizon : il recompose ainsi un paysage avec une réelle impression d'instantanéité.
Ainsi Le Gray exploite les potentialités expressives de la photo pour traduire la dimension cosmique d'une nature rude et puissante. Le réalisme photo rejoint alors l'imaginaire romantique.
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Photos de Jean-André Halin
Marie vous parle photos
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