Nous avons vu comment Le Gray a fait progresser la technique photo et est parvenu, grâce à la maîtrise des temps de pose, à saisir avec précision les formes lumineuses du ciel, la métamorphose des nuages, l'écume étincelante des vagues...
Au mi-temps du 19ième siècle, d'autres pionniers de la photo se sont illustrés dans l'étude de paysage. La plupart étaient peintres de formation et leurs premiers travaux servaient souvent de base à des esquisses préparatoires pour leur peinture. Evoquons maintenant Henri Le Secq (1818-1882), élève du sculpteur Pradier et du peintre Delaroche avant de rejoindre son maître Le Gray. Il réalise d'abord des vues d'architecture, notamment de cathédrales, et se risque même à photographier l'intérieur des édifices.
Les qualités artistiques de Le Secq : sens de la composition, de la lumière, justesse du regard sont vite remarquées et il est chargé par l'administration des monuments historiques de la reproduction photo des monuments de l'est de la France. Mais rapidement il se consacre à la photo naturaliste au sein de la forêt de Montmirail, proche de sa propriété.
Il observe attentivement les clairières bordées de rochers, les souches d'arbre, les sources et les taillis. Il affectionne les ombres denses et profondes ( qui bénéficient du velouté du négatif ), tandis que les rayons du soleil valorisent les motifs et font miroiter l'eau des ruisseaux.
Le Secq montre qu'en photo le choix du site, du point de vue, de la saison et de l'heure est essentiel compte tenu de la faible sensibilité du négatif papier à la lumière. Son oeuvre témoigne d'une belle intimité avec le paysage dont la vérité et la vie sont si bien traduites.
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Photos de Jean-André Halin
Marie vous parle photos
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