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Nature en folie... Partie IV




Dans les années 1850, G.Courbet (1819-1877) peint la forêt de Fontainebleau avec ses amis de l'Ecole de Barbizon. Mais c'est sa terre natale qui l'inspire et qui restera toute sa vie sa principale source de création artistique : la Franche-Comté, région inexplorée, excentrée, à la forte identité et à la longue tradition d'indépendance. Courbet représente la nature secrète de ses terres vierges et sauvages : plateaux calcaires, crayeux et arides, grottes obscures, ravins et vallées encaissées, puissantes falaises, sous-bois ombragés, eaux sombres des rivières.



Ses premières vues panoramiques d'Ornans sont encore construites avec des perspectives classiques de plans étagés. Mais bien vite, il adopte un style original et audacieux souvent qualifié de réaliste. Déjà à Fontainebleau, il représente "l'Orée de la forêt" comme vue par le promeneur qui monte le chemin bordé par les arbres, dans un cadrage très naturel.
Ses compositions deviennent frontales, sans perspective, en plan rapproché. Dans des mises en page destructurées, le regard se heurte souvent à un mur minéral et végétal, tandis que le trou noir d'une ombre épaisse occupe le centre du tableau. Le fond est souvent noir et l'ouverture vers le ciel est limité à un mince bandeau.


Courbet affectionne les contrastes lumineux et les clair-obscurs. Des rayons de soleil éclatants trouent les espaces fermés et sombres et l'opacité des feuillages. Ils inondent par endroits le sol et les roches, et font miroiter la surface de l'eau ou y scintiller des reflets.
De plus Courbet s'applique à traduire la densité de la matière et la structure des différents éléments naturels. Nous y reviendrons la fois prochaine...



#mariepmp #marchévernaison #nature
Marie vous parle photos
Photos de Jean-André Halin


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